Plus c’est gros, plus ça passe. C’est certainement ce que se dit le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, qui, interviewé par BFM TV à l’occasion des grands départs en vacances, a soutenu le projet de baisse de la vitesse sur les routes de France (lire ici), proférant au passage un gros mensonge lorsqu’il a affirmé, sans être repris par le journaliste, que la vitesse était la première cause de mortalité sur les routes en France.
Car contrairement à ce qu’affirme la propagande officielle anti-vitesse qui sévit en France, c’est l’alcool au volant, la prise de drogues ou de médicaments, qui demeurent les principales causes de la mortalité sur les routes, mais aussi les refus de priorité, et, sur autoroute, l’assouplissement des conducteurs. Même si, en cas d’accident, la vitesse est évidemment une cause de gravité.
Loin d’être dupes, les automobilistes se mobilisent. Ainsi, dans un silence médiatique assourdissant, la pétition lancée par la Ligue des conducteurs a déja obtenu, au 28 juillet, 456.504 signatures. C’est beaucoup plus qu’une autre pétition, initiée par un collectif d’associations qui réclame, au niveau Européen, un abaissement de la vitesse à 30 km/h partout en ville…
Ah si le Gouvernement décidait enfin de faire sienne la recommandation du regretté président Pompidou, qui invitait l’administration à “foutre la paix aux Français”… Hélas, on n’en prend pas le chemin. Ainsi, à court d’idée sécuritaire pour nous montrer qu’il existe, et à défaut d’assurer en France la sécurité des biens et des personnes, l’ineffable ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, nous prépare une mesure généralisée de baisse de la vitesse sur les axes routiers, “de l’ordre de 10 à 20 km/h“, nous dit-on. Ainsi, la circulation pourrait être limitée à 70 km/h sur le périphérique parisien, mais aussi abaissée à 80 km/h sur route, 110 ou 120 km/h sur autoroute et 40, voire 30 km/h en ville. Tout cela, bien entendu, au nom de la “sécurité routière” et de l’écologie…
“Projet monstrueux”
Or, selon les défenseurs des automobilistes, qui se mobilisent et proposent une pétition “contre ce projet monstrueux”, tout ceci est absurde : “Déjà, aujourd’hui, ce n’est pas facile de respecter les limitations de vitesse, mais là, ça va devenir impossible“, estime ainsi la Ligue de défense des conducteurs, qui espère une mobilisation forte des Français contre ce projet. “Et c’est d’autant plus inacceptable que ce projet n’a aucun fondement en terme de sécurité routière, au contraire ! On dispose de données qui montrent qu’augmenter la limitation de vitesse ne nuit pas à la sécurité. Entre 1998 et 2002, par exemple, le nombre de décès sur les routes a diminué de 15% alors que, sur cette période, la vitesse moyenne de circulation a augmenté sur tous les types de réseaux. En réalité, compte tenu des progrès gigantesques des véhicules ces dernières décennies (tenue de route, freinage) et de la voirie (revêtements drainants, etc.), les limitations actuelles sont caduques. Les maintenir au niveau actuel est déjà discutable, mais les baisser, c’est carrément stupide“.
Déjà 27.000 PV par jour
Sauf que derrière tout cela, se cache une autre réalité : baisser la limitation de vitesse va entraîner une grosse hausse du nombre de PV pour excès de vitesse, donc apporter des centaines des millions d’euros dans les caisses de l’Etat. Actuellement, il se distribue chaque jour 27.000 PV pour excès de vitesse, à 68 € de moyenne. A combien de PV va-t-on passer avec une baisse de la vitesse ? 50.000 ? 100.000 ? Voilà au moins une “industrie” qui devrait connaître la relance en France !
Et si Valls est si sûr du bon sens de sa mesure, qu’il ose la soumettre à un référendum – ou même à un simple passage devant le Parlement. Mais comme le souligne aussi la Ligue des conducteurs, “le renforcement sans précédent de la répression routière repose sur une information de moins en moins transparente sur ses résultats“. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
La Jaguar F-Type S est présentée comme la remplaçante de la mythique Type E
C’est fait : j’ai essayé la nouvelle Jaguar F-Type.
Après avoir lu et relu les nombreux articles de presse consacrés à ce modèle, annoncé comme étant LE remplaçant de la mythique Jaguar Type E attendu depuis des années – et la XK, elle compte pour du beurre ? –, je m’attendais à trouver la quintessence automobile, et devoir sortir à mon tour la boîte aux superlatifs : F… comme Fabuleuse, Fantastique, Féérique ? Et bien… pas totalement. C’était F… comme Facile à conduire, Fonctionnelle, mais aussi comme F… comme Faible en sensations, pour ne pas dire un peu Fade. Peut-être les essayeurs patentés ne roulent-ils pas en Porsche ? En tout cas, à mes yeux, le rendu de la F-Type est moins “Fast and Furious” que celui de ma Boxster S, 987 de phase 1, et son “petit” Flat 6 de 280 ch.
380 chevaux bien propres sur eux
Le modèle essayé était une F-Type S, dotée d’un moteur V6 3,0 L de 380 ch suralimenté et de quelques options coûteuses. Bref, de quoi mettre l’homo-sportivo-automobilis en appétit… En “vrai”, la F-Type est d’ailleurs plus jolie qu’en photo. Assez fine malgré ses 2,025 mètres de large (pour 4,47 mètres de long), sa ligne est résolument moderne, tout en conservant ce petit air de famille de la gamme Jaguar actuelle. L’arrière est particulièrement réussi, dont l’arrondi n’est pas sans rappeler la proue de la Type E, avec une jupe remontante sur une double sortie d’échappement centrale et de jolis feux à LED aussi effilés que gracieux. La note de design est donc très bonne, et la voiture devrait faire tourner les têtes sur son passage, surtout dans ses livrées les plus flashy : rouge Salsa, orange Firesand ou encore le très beau bleu-gris Rhodium.
L’installation à bord est plutôt aisée, la Jaguar étant assez haute sur pattes. Une fois calé dans le siège “Performance” en cuir (en option), on prend cependant conscience du gabarit de l’auto, assez imposant. Sur l’écran du tableau de bord électronique, la multitude d’indications et menus en impose au conducteur que je suis, qui a un peu de mal à s’y retrouver dans les différentes configurations…
Pas le temps de se poser trop de questions, mon Cicéron choisit le mode dynamique. Le modèle étant doté d’un système de démarrage “sans clé”, pied sur le frein, on appuie sur le bouton “start” et le V6 se met à ronronner, dans une ambiance “cosy”. Il faudra enclencher le mode “échappement sport actif” (en option) pour que le chat timide laisse enfin la place à un feulement plus roque, digne d’un grand félin.
Un hibou en embuscade
Selon la dose d’accélération, le démarrage peut être très doux ou assez vif, géré par une boîte automatique à 8 rapports que l’on peut laisser agir ou commander à l’aide des palettes au volant. Personnellement, je préfère les bonnes vieilles boîtes manuelles, hélas en voie de disparition. Un bon point pour Porsche, qui la maintient de série sur sa nouvelle 981, alors qu’elle ne figure même pas au catalogue des options de Jaguar…
Les premiers tours de roues se font sans encombre, la visibilité est assez bonne, la direction précise, la suspension souple. Un hibou étant signalé en embuscade sur la voie rapide limitée à 110 km/h, il faut y aller mollo. L’occasion de constater que l’affichage digital de la vitesse est bien plus petit sur la Jaguar que sur la Porsche, ce qui est risqué par les temps qui courent, où il est plus important de surveiller son compteur que ce qui se passe sur la route… Mais ce doit être là aussi une question d’habitude. Ah ! Voilà le gendarme qui pointe sur moi son bidule laser. Désolé mon gars, on ne passera pas à la caisse aujourd’hui…
En fait, il faudra sortir de la voie rapide, emprunter des petites routes sinueuses et jouer des palettes au volant pour prendre un peu de plaisir au volant de cette F-Type. Mais là encore, son large gabarit et son confort ouaté prive le pilote de vraies sensations. C’est de l’encanaillement bourgeois : on tombe la veste Barbour pour se retrouver en bras de chemise Burberry… C’est une différence notable avec la Porsche, qui semble plus joueuse, plus réactive, en un mot plus rock’n’roll, même si son amortissement plutôt dur et le rembourrage des sièges façon noyaux de pêches informent un peu trop conducteur et passager des moindres imperfections de la chaussée…
Au final, la F-Type S est une voiture magnifique, une dévoreuse de bitume digne des meilleures Jaguar, rapide, confortable, précise, bénéficiant d’une coque en aluminium et d’une répartition du poids au centre, ce qui lui assure une grande vélocité et un bon équilibre. Sur le papier, ses performances dépassent d’ailleurs largement celles de ma Boxster S, puisqu’elle annonce un couple maximum de 460 Nm (contre 340 pour la Porsche) et un 0 à 100 en 4,9 secondes (contre 5,4 secondes). Mais elle n’offre pas cette sensation de coup de pied du c… que l’on ressent à bord de la Porsche lorsqu’on taquine un peu l’accélérateur. Pas sûr, dès lors, que l’on verra beaucoup de ces F-Type tourner sur les circuits, ni arsouiller sur des petites routes. Mais ce n’est peut-être pas non plus ce que recherche la clientèle Jaguar…
L’arrière de la F-Type est absolument magnifique
FICHE TECHNIQUE. F-Type, V6 3l essence, 340 ch, à partir de 73.800 €. F-Type S, V6 3l essence, 380 ch, à partir de 85.400 €. F-Type V8 5 l essence, 495 ch, à partir de 100.500€.De série, transmission automatique QuickShift à 8 rapports avec mode hiver et mode dynamique, palettes au volant. Échappement et suspension sport, contrôle dynamique de stabilité déverrouillable, ABS avec répartiteur de freinage, start and stop débrayable, frein de stationnement électronique.Phares xénon, feux arrière à LED, rétroviseurs extérieurs chauffants avec rappel de clignotant, système audio 180w à 6 hp, sièges réglables en 6 directions, ordinateur de bord volant trois branches en cuir. Lève-vitres électrique à impulsion, climatisation avec ouïes escamotables automatiquement.Couple maxi : 450 Nm (F-Type), 460 Nm (F-Type S) entre 3500 et 5000 t/min, 625 Nm entre 2500 et 5500 t/min (V8). Chrono 0 à 100 (F-Type / S / V8) : 5,3 s / 4,9 s / 4,3 s. Reprise 80-120 : 3,3 s / 3,1 s / 2,5 s. Vitesse maxi : 260 km-h / 275 km-h / 300 km-h. Poids : 1597 kg / 1614 kg / 1665 kg. Garde au sol : 108 mm.Malus écologique : 6.000 € + taxe annuelle de 160€.