Dans les années 70, Simca était le troisième constructeur automobile Français. Propriété du groupe Fiat, la Simca a d’ailleurs absorbé le britannique Talbot, avant de passer sous capitaux américains et être finalement revendu au groupe PSA. Et de disparaître.
C’était une grande marque, aujourd’hui disparue du paysage automobile. Pourtant, la SIMCA, acronyme de Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile, a été dans les années 60 l’un des plus grands constructeurs Français. Et a produit quelques voitures mythiques, de l’Aronde aux Simca 1100, 1300, et 1500.
La Simca a été créée en 1934 par le constructeur Italien Fiat, qui voulait ainsi commercialiser ses modèles en France tout en évitant de payer d’importants droits de Douane. La nouvelle société va ainsi produire, à partir de 1936, des Simca 5, déclinaison française de la Fiat 500 Topolino, puis, en 1938, la Simca 8, clone de la Fiat 1100.
En 1970, la Simca 1000
Il faudra attendre 1951 pour que Fiat, qui a évité de justesse la nationalisation en 1945, lance sous son nom son premier modèle original : l’Aronde. Cette auto va obtenir un grand succès populaire et, en 1957, va même battre une étonnante série de records sur l’anneau de l’autodrome de Linas-Montlhéry. Pendant 38 jours et 37 nuits, du 9 avril au 16 mai, l’Aronde N°538.080, prélevée au hasard sur la chaîne de montage, va en effet rouler sans discontinuer et battre 28 records internationaux et 14 records du monde, en ayant parcouru 102.873,243 km à une vitesse moyenne de 113 km/h arrêts compris !
En 1970, Simca lance la Simca 1000, étonnante petite voiture sportive à la carrosserie classique en trois volumes, remplacée en 1978 par la plus musclée Simca 1100, la première voiture à moteur avant de la marque, ancêtre des citadines compactes d’aujourd’hui. Cette Simca 1100 restera proposée à la vente jusqu’en 1981.
Dans la gamme des voitures familiales, pour succéder à l’Aronde, dès 1963, Simca a lancé un autre modèle devenu culte : la gamme 1300/1500, aux lignes plus tendues et plus modernes que l’Aronde. Leur succéderont, à partir de 1967, les modèles 1301 et 1501, berlines ou break restylés et rallongées.
À partir de 1962, Simca a également produit un élégant coupé Simca 1000, carrossé par Bertone, concurrent de la Fiat 850 coupé sport. Modèle remplacé, en 1967, par le superbe 1200 S coupé, également sortie des ateliers Bertone. En 1970, ce coupé 1200 S était armé d’un moteur de 85 ch, permettant d’atteindre les 179 km/h. Mais la production de ces deux modèles restera confidentielle : 25.000 exemplaires pour le coupé 1100 et 14.400 exemplaires pour le coupé 1200 S.
Changements
C’est alors du côté de son capital que Simca va connaître les plus grands changements. Dès 1954, Simca a en effet repris la filiale Française de Ford, et le groupe américain détient 15% de son capital. Puis en 1955, Simca rachète le constructeur franco-britanique Talbot. En 1958, Chrysler, autre constructeur américain, reprend les 15% du capital de Ford, puis augmente sa participation au capital à hauteur de 63% en 1962. Cette part montera à 100% du capital en 1970, après le rachat des participations de Fiat. La société Chrysler France est alors fondée, qui commercialise ses modèles sous l’appellation Chrysler-Simca, mais va vite se retrouver à bout de souffle, faute d’évolution de ses mécaniques. En 1978, la société Chrysler décide d’ailleurs de se replier sur les Etats-Unis et cède ses filiales européennes à Peugeot qui, en 1979, décide de faire disparaître la marque Simca, et de la remplacer par Talbot. Jusqu’à la disparition de Talbot, décidée six ans plus tard.
Une renaissance low-cost ?
Le chapitre Simca-Talbot est-il définitivement clos ? Peut-être pas. Un article publié il y a quelque temps dans le journal allemand Auto Bild, et repris en France par le quotidien économique La Tribune, laissait en effet entendre que le groupe PSA pourrait utiliser les marques Simca ou Talbot, à la notoriété encore présente, pour commercialiser, en Europe, des véhicules à bas coût, fabriqués en Chine. Mais ces informations ont depuis été démenties par le groupe PSA…
Un retour de Simca ou Talbot en low-cost ? Après tout, pourquoi pas ? Même si ce ne serait pas forcément un retour très glorieux pour des marques qui ont connu leur heure de gloire, de son côté, la firme Renault a bien réussi à redonner du lustre à l’ancienne marque Roumaine Dacia en commercialisant des modèles certes low-cost, mais populaires et de qualité…
Simca côté sport…
Les Simca 1000 rallye, déclinées de rallye 1 à rallye 3, ont été les véhicules les plus engagés lors des compétitions des années 70. Lancée en 1970, la rallye 1 était équipée d’un moteur de 53 chevaux et pouvait atteindre les 150 km/h. Elle a été remplacée par la rallye 2 en 1972, avec un moteur porté à 82 chevaux, pouvant atteindre les 162 km/h. A partir d’août 1976, un kit « groupe 2 » permettait aux pilotes de passer à 110 cv. Mais à partir de décembre 1977, c’est la rallye 3 qui entre en piste. Un bolide de 103 chevaux à 6.200 tours/minutes et une vitesse de pointe de 183 km/h.